Lirac
Le Lirac est un vin d'appellation d'origine contrôlée produit sur les communes de Lirac, de Roquemaure, de Saint-Geniès-de-Comolas et de Saint-Laurent-des-Arbres, dans le département du Gard.
Que savons-nous sur le Lirac?
Le Lirac est un vin d'appellation d'origine contrôlée produit sur les communes de Lirac, de Roquemaure, de Saint-Geniès-de-Comolas et de Saint-Laurent-des-Arbres, dans le département du Gard. Il est situé sur la rive droite du Rhône et il est une des composantes des "côtes-du-rhône gardoises".
Les plateaux calcaires qui recouvrent le département du Gard forment en direction du Rhône un promontoire qui abrite le vignoble. Leur substrat calcaire est souvent recouvert de terrasses alluviales déposées par le fleuve. Elles mêlent argile et galets roulés (quartz) originaires des affluents alpins du Rhône.
Leurs pentes ravinées par l'érosion sont recouvertes de petits galets et de sable.
Le vignoble est sous climat méditerranéen. Les étés sont chauds et secs, liés à la remontée des anticyclones subtropicaux, entrecoupés d'épisodes orageux parfois violents. Les hivers sont doux. Les précipitations sont peu fréquentes et la neige rare. Le vent principal est le mistral, dont la vitesse peut aller au-delà des 110 km/h.
Viticulture
Après la crise du phylloxéra, Henri de Régis, propriétaire du château de Ségriès, pour mettre en valeur ses terres, décida en 1925, de replanter un vignoble.
Dans la décennie suivante, il entreprit de suivre l'exemple du combat que menait sur la rive gauche du Rhône le baron Pierre Le Roy de Boiseaumarié.
Avec quelques amis convaincus, il décida de faire classer le terroir de Lirac en appellation d'origine contrôlée (A.O.C.). La demande en fut faite auprès d'un tribunal.
Le projet se concrétisa après la seconde guerre. Le 11 octobre 1945, l'appellation fit l'objet d'une reconnaissance judiciaire par le Tribunal d'Uzès. Après deux années d'enquêtes complémentaires sur le terrain (terroir, types de vins, etc.) les experts de l'INAO achevèrent la délimitation de l'aire d'appellation sur les communes de Lirac définie par le décret du 14 octobre 1947. La nouvelle appellation devenait le premier cru des côtes-du-rhône à produire des vins de trois couleurs : rouge, rosé, blanc.
Vinification
Comme de nombreux vignobles en dessous du 45e parallèle, les Côtes-du-Rhône méridionales, dont fait partie l'appellation, sont des vins assemblant plusieurs cépages. Ils sont justifiés par des caractéristiques climatiques régionales (étés très chauds, mistral qui participent à la surmaturation des cépages). Tous les essais de vinification mono-cépage ont démontré que ces vins ne peuvent atteindre une qualité élevée et donner la véritable expression du terroir. Par contre l'assemblage de plusieurs variétés permet d'obtenir équilibre entre acidité, alcool et tannins.
Vins rouges
Le grenache noir représente la plus importante proportion et est assemblé avec le mourvèdre et le syrah. Un peu de cinsault lui permet de gagner en finesse. Les trois premiers cépages donnent le parfait équilibre et produisent des grands vins de garde qui truffent en vieillissant.
Les vins rouges possèdent une robe rubis profond, un bouquet de fruits rouges, de fruits noirs, de garrigue et d'épices. Avec le temps, il s'anoblit pour tendre vers des notes de cuir, de réglisse, de truffe et de cacao. En bouche, il s'exprime par une puissance tannique et aromatique équilibré par une ampleur et une rondeur qui leur est caractéristique.
Vins rosés
Ils sont majoritairement réalisés par saignée, le jus s'écoulant sous le poids de la vendange. La vinification est faite par assemblage où le grenache noir reste majoritaire. Le cinsault et le mourvèdre donnent toute leur expression à condition qu'il ne dépasse pas 10%.
La robe est éclatante et soutenue, les nez exhale des arômes intenses de
fraise, de framboise et autres fruits rouges, comme la grenade. En
bouche, on note un équilibre entre vivacité et onctuosité, l'ampleur
fait corps avec la fraîcheur finale.
Vins blancs
La base de l'assemblage se fait avec la clairette et le bourboulenc. Le grenache blanc ne doit pas excéder les 20%. De plus en plus s'y ajoutent le viognier, la roussanne et la marsanne, en proportions différentes, mais le maximum qualitatif est atteint avec des apports de 10%.
Robe claire, lumineuse. Nez florale et fruitée à la fois. Senteurs d'acacia, de tilleul, de fenouil agréablement accordé aux parfums de pêche blanche, de pomme et de fruits exotiques. Avec le temps, ces arômes évoluent vers le miel et la garrigue : laurier et essences de plantes. En bouche, ce sont des vins fins, délicats, très parfumés qui laissent une agréable sensation de fraîcheur en finale.
La confrérie des jaugeurs de Lirac
Confrérie bachique créée pour fêter le cinquantenaire de l'appellation, en 1997.
Cette confrérie s'est fixé comme mission de préserver et de transmettre les notions de qualité qui caractérisent les vins de l'AOC Lirac.
Les membres de la confrérie sont revêtus d'une robe d'homme de loi du XVIIIe siècle, ornée des couleurs du Lirac, portent la jauge, emblème de leur fonction et de leur savoir-faire.
Les premiers jaugeurs furent nommés le 10 décembre 1744, à la demande des vignerons du cru, par l'Intendant général du Languedoc. Ils avaient pour charge de calculer les capacités des tonneaux servant à l'expédition des vins. Leur tâche s'achevait par la délivrance d'un certificat authentifiant le fût et le vin qu'il contenait.
C'était les consuls de Roquemaure qui assermentaient les jaugeurs et veillaient sur la jauge étalon.
Aujourd'hui la confrérie qui a inscrit dans son code de bonne conduite qu'elle n'accepte en son sein que les bien buvant, bien mangeant et de joyeuse humeur, intronise, lors de soirées de gala, des personnalités qui partagent l'amour de leur vin afin qu'elles deviennent les ambassadeurs et ambassadrices de l'AOC Lirac.
Parlons cuisine
Avec ses trois couleurs, la gamme des vins de Lirac couvre tous les registres d'accord culinaires.
Les vins rouges
Ils sont dominés par leur structure corsée et charpentée. Les tannins sont néanmoins veloutés et arrondis par une générosité et une rondeur solaire. La force aromatique est intense.
Les vins rouges conviennent parfaitement aux viandes rouges à structure serrée et assez sèche ou fibreuse. Parfaits donc avec les steaks, les rôtis, les pavés au grill, à la plancha, la poêle ou grillés. Pour les viandes très aromatiques comme l'agneau, le magret de canard, le petit gibier, la pintade ou encore l'autruche. Mais les Liracs rouges peuvent aussi accompagner les poissons grillés ou en sauce matelote. Il faut alors les servir rafraichis à 12°C.
D'une façon générale, les rouges se servent à 16-18°C. En été, ne pas hésiter à les passer une petite demi-heure au réfrigérateur.
Les vins blancs
Ils possèdent un registre aromatique intense floral-fruité, et présentent une acidité-rondeur très équilibré ainsi qu' une élégance et une finale vive.
Ils sont en harmonie avec tous les plats de poisson et de fruits de mer mais également avec les viandes blanches rôties, comme le veau, le lapin ou une volaille de Bresse.
Les lirac blancs conviennent parfaitement pour accompagner une escalope de veau panée, mais également un risotto aux fruits de mer. On peut aussi les associer à des gambas flambées au pastis, du poisson grillé sans oublier tous les fromages à pâte pressée (type comté) et les chèvres plus ou moins affinés.
Ils se servent à une température de 8-10°C.
Les vins rosés
Ce sont des vins de gastronomie, ils sont aromatiques et présentent un très bon équilibre vivacité-rondeur.
Ils font merveilles avec la cuisine méditerranéenne depuis le simple pizza, jusqu'à la moussaka ou la paella. Ils permettent aussi de faire le lien entre la viande et le poisson, sont à leur aise lors d'un pique-nique, avec des sushis et tiennent également tête aux cuisines épicées.
Les légumes marinés, les cuisines du monde aux multiples épices, depuis les douces pastillas marocaines jusqu'à la cuisine chinoise ou aux curry version thaïe ou Indienne, les magnifient. Même les plats Tex Mex lui font honneur.