Apiculture-Apiculteur
L'apiculture est une branche de l'agriculture qui concerne l'élevage d'abeilles à miel et l'exploitation des produits de la ruche.
On dit que l’abeille est la sentinelle de l’environnement. On prête à Albert Einstein cette citation : « Lorsque l’abeille disparaîtra, il ne restera plus que quatre ans à vivre à l’homme ». L’apiculteur est le premier à constater les dysfonctionnements dans ses colonies ; il intervient alors pour alerter les pouvoirs publics ou l’opinion : en Europe, certains produits phytosanitaires ont été interdits suite à leurs interventions.
Que savons-nous sur l'apiculture?
L'apiculture est une branche de l'agriculture qui concerne l'élevage d'abeilles à miel et l'exploitation des produits de la ruche.
L'apiculteur procure à l'abeille un abri, des soins et veille sur son environnement.
L'apiculture produit du miel, du pollen, de la cire, de la gelée royale et du propolis.
L'apiculture est pratiquée dans le monde entier mais diffère selon les variétés d'abeilles, le climat et le niveau de développement économique.
Des abeilles domestiques
L'apiculture est l'élevage des abeilles à miel domestiques du genre Apis, principalement Apis mellifera, Apis cerana et de quelques autres espèces, sans dard, de la race des Meliponini.
L'abeille est le seul insecte, avec le Bombyx du mûrier et le ver à soie, que l'on qualifie de domestique. En effet, les abeille peuvent redevenir sauvages lorsqu'elles s'échappent du rucher à l'occasion de l'essaimage, ou devenir domestiques à l'occasion de la capture d'un essaim sauvage.
Composition de la colonie
Une colonie d'abeilles se compose d'une reine unique, de nombreuses ouvrières, femelles, de faux bourdons, mâles, et de couvain, oeufs, larves, et nymphes. Cette colonie est installée dans une seule ruche.
L'abeille à traversée les siècles et étaient déjà présente il y a quatre millions d'années sur terre. Des fossiles d'aspect identique aux abeille actuelles l'attestent. Cette longévité démontre des facultés d'adaptation innés aux conditions d'environnement.
Les apiculteurs
En France, on compte environ 69 000 apiculteurs possédant 1 345 000 ruches. Certains apiculteurs ont découvert l'apiculture au hasard de leurs parcours, d'autres, souvent, ont été initiés, jeunes alors qu'ils accompagnaient leur père ou grand-père au rucher. Ils sont attentifs à l'écosystème entourant leurs ruchers, la botanique et l'entomologie font souvent partie de leur champ d'intérêt. C'est en tout cas une activité qui se pratique avec passion, sinon l'abandon survient.
L'apiculteur se protège des piqûres par le port de vêtements protecteurs.
Les abeilles de genre apis attaquent préférentiellement la tête et les parties sombres (orifices des yeux, des oreilles et les cheveux).
La tenue d'apiculteur est claire, généralement blanc crème. C'est une combinaison protégeant tous les membres, une coiffe munie d'un voile métallique suffisamment serré et des gants (ils limitent la précision des manipulations).
Qu'est-ce que l'essaimage?
Les colonies les plus prospères se reproduisent par essaimage.
Au début du printemps, quelques cellules sont préparées, et, une semaine environ avant la naissance des nouvelles reines, l'ancienne reine quitte la ruche, avec la moitié des effectifs de toutes les catégories d'ouvrières, pour former un essaim.
Les ouvrières gavées de provisions, en vue de leur départ, ne peuvent pas piquer : un essaim est donc sans danger, et le reste, en général, tout le temps de son voyage. Avec le premier essaim partira la reine fécondée.
Les abeilles sont en mesure de prévoir le temps qu'il fera, trois à quatre semaines à l'avance, et elles débutent l'élevage des jeunes reines, en sachant déjà que les conditions seront favorables lorsque les essaims devront chercher un nouvel abri.
Sept jours après l'envol du premier essaim, si la colonie est prospère, un nouvel essaim avec une reine non fécondée se formera.
De même, deux jours après l'essaim secondaire, ce sera un troisième essaim qui quittera la ruche à son tour. Durant cette période, la météo sera fort probablement au grand beau temps.
L'essaim part à la recherche d’un abri : il peut lui être fourni par l’apiculteur qui le capture et l’introduit dans une nouvelle ruche.
Ou bien il retourne à l’état sauvage et trouve refuge dans un arbre creux, une excavation, une cheminée désaffectée ou même derrière des volets.
Dans la ruche, la première reine qui naît tue immédiatement toutes ses rivales encore dans leur cellule, sauf dans les colonies très importantes où les abeilles protègent les jeunes reines afin d'essaimer encore deux fois. Il ne peut en effet y avoir qu’une reine par colonie. Une semaine plus tard, elle effectue son premier vol nuptial.
Une colonie peut produire jusqu'à trois essaims appelés respectivement primaire, secondaire et tertiaire.
L'essaimage artificiel
Quand une colonie perd sa reine accidentellement, les ouvrières s'aperçoivent de son absence après un ou deux jours. Une colonie de peut survivre sans la ponte de la reine qui assure le renouvellement de la population. Les ouvrières vont alors choisir des cellules contenant des larves de moins de trois jours, et les agrandir. On les appellent des cellules de sauveté et les larves qu'elles contiennent seront exclusivement nourries de gelée royale afin de produire des reines de sauveté, qui devront prendre le rôle de la reine disparue.
Cette particularité est mise à profit par les apiculteurs pour multiplier leurs colonies. Lorsque tout se passe bien, une nouvelle reine naît deux semaines plus tard.
L'essaimage simplifié
Il s'agit de l'essaimage artificiel, simple à réaliser, sans risque ni manipulation. Le procédé consiste, pour celui qui possède une ruche, à fournir un abreuvoir contenant du sucre et de l'eau bouillis. Dès les beaux jours, il faut maintenir l'abreuvoir plein. L'alimentation doit se maintenir jusqu'au départ des deuxième et troisième essaims, neufs jours après le premier. Après le troisième essaimage, l'abreuvoir doit être maintenu plein durant encore une bonne semaine.
Puis vient le moment de mettre la hausse, avec une dernière gorgée de sirop pour aider les ouvrières au nettoyage et à la construction des cadres de la hausse devant renfermer le miel. Dès la première distribution de sirop, les logements des futurs essaims devraient être pourvus : ruches avec cadres garnis de cire gaufrée.
Qu'est-ce que l'enfumage?
Pour une intervention à l'intérieur de la ruche, il est nécessaire d'enfumer la colonie. Certaines règles sont à respecter.
L'ouverture de la ruche doit se faire uniquement par beau temps pour qu'un maximum d'abeilles sortent à l'extérieur de la ruche afin de faciliter l'intervention.
L'enfumage se fait à l'aide d'un enfumoir : la fumée est produite par un combustible emprisonné dans un récipient en tôle. La combustion est partielle et produit beaucoup de fumée. Un soufflet permet de chasser la fumée du récipient à travers une cheminée conique et d'en diriger le flux.
La fumée agit sur l'abeille comme une sonnette d'alarme :"qui dit fumée, dit feu" donc incendie qui voue la ruche à sa destruction puisque la cire et le miel sont hautement inflammables.
Le réflexe de l'abeille enfumée est de mettre en oeuvre l'unique moyen de se défendre en se préparant et en se gavant pour un essaimage d'urgence.
L'apiculteur ouvrant la ruche à ce moment-là, ne devient alors qu'un agresseur secondaire dont l'abeille enfumée ne s'occupe plus.
De plus la fumée masque les phéromones d'alarme émises par les ouvrières, ce qui explique le comportement relativement calme de la colonie lors d'une intervention avec de la fumée.
Les travaux terminés, les abeilles ventilent la ruche pour en chasser la fumée. Quinze à vingt minutes plus tard, tout est redevenu normal.
Historique
L'homme n'élève les abeilles que depuis le XVIIIe siècle, mais la consommation de miel remonte à environ douze mille ans.
L'apiculture était courante dans le haut-Empire égyptien du XXIVe siècle av. J.-C..
L'apiculture fut également une activité agricole importante dans la Grèce antique.
Il existe plusieurs traités qui concernent l'apiculture, durant la période de la Rome antique.
Dans le Coran, au septième siècle après Jésus Christ, la seizième sourate, "An-Nahl", Les Abeilles, était consacrée à l'apiculture.
Dans l'Antiquité, des modèles de ruches en planches étaient courants, ainsi que des ruches tressées, et en céramique.
Les première ruches en paille tressée, apparurent sous Charlemagne et datent de 799.
C'est en 1772 que Jonas de Gélieu décrivit la première ruche à hausse fonctionnelle dans sa "nouvelle méthode pour former des essaims artificiels".
L'apiculture moderne était née. Son avènement se fit avec l'invention du cadre mobile, mis au point en 1844 par Debeauvoys.
Contrairement aux idées reçues, l'ours préfèrent les larves d'abeilles au miel.
Parlons cuisine
Les produits de la ruche
La ruche produit divers produits tel que le miel, la gelée royale, la cire, la propolis, le pollen.
Le miel : Les ruches modernes sont conçues de façon à que le miel puisse être récolté sans dommages pour la ruche elle-même.
La gelée royale : Les abeilles ne produisent que la quantité de gelée royale nécessaire à l'élevage du couvain et n'en font pas provision. C'est pourquoi la production de gelée royale fait appel à des techniques particulières pratiquées par des apiculteurs spécialisés.
La ruche est rendue orpheline en lui enlevant la reine. Des cadres sont placés dans la ruche avec des ébauches de cellules royales contenant des larves d'ouvrières âgées de douze à trente-six heures.
Les ouvrières donnent aux ébauches la taille de cellules à reines et les nourrices servent de la gelée royale en abondance aux jeunes larves.
Trois jours plus tard, les cellules ont atteint leur maximum d'abondance et les cadres sont alors retirés pour que la gelée royale soit prélevée par aspiration. Une ruche donne au maximum trois cent grammes de gelée par an.
Le pollen : L'abeille qui butine de fleur en fleur, dépose des grains de pollen de l'une sur le pistil d'une autre. L'abeille est largement utilisée pour la pollinisation des plantes cultivées, en particulier pour les arbres fruitiers. On estime que la valeur économique apportée par les abeilles lors de la pollinisation est de douze à quinze fois supérieure à celle des produits de la ruche.
Pour récolter le pollen, les apiculteurs ont mis en place des "trappes à pollen" placées à l'entrée des ruches. L'ouverture est étroite et les abeilles laissent tomber parfois une pelote de pollen dans la trappe. Le dispositif est conçu de manière à ce que seulement 10% du pollen soit prélevé, car il est indispensable à la croissance des colonies. Il est ramassé tous les un ou deux jours puis mis à sécher à 40°C et stocker dans des récipients hermétiques. On peut aussi le congeler dès la récolte des tiroirs.
La propolis : les principales essences produisant de la propolis en Europe sont des conifères, comme le pin, le sapin, et l'épicéa, plusieurs espèces de peupliers, qui semblent en être la source la plus importante, l’aulne, le saule, le marronnier d'Inde, le bouleau, le prunier, le frêne, le chêne et l’orme.
Les larves d'abeilles : On le sait moins, mais les larves d'abeilles peuvent être consommées par les humains. Cette pratique reste assez marginale dans les pays occidentaux. Elle est beaucoup plus fréquente dans les pays où les abeilles existent à l'état sauvage. On peut aussi manger la cire avec elles.
Santé, régime
Propriétés des produits de la ruche
la gelée royale
Elle est acide et a un pH de 4. Elle doit être entreposée au froid entre deux et cinq degrés, sans humidité et à l'abri de la lumière. Elle peut ainsi se conserver plusieurs mois.
Elle est riche en vitamine B5, en oligo-éléments, en acétylcholine.
Le pollen
Le pollen est riche en protides 20 % (acides aminés et protéines), en glucides 35%, en lipides 5% et en eau 10 à 12% environ.
Il contient également des vitamines et oligo-éléments, des enzymes (amylase, invertase, certaines phosphatases), des substances antibiotiques actives, de la rutine (substance accélératrice de la croissance), des substances oestrogéniques, et des pigments (ils donnent la couleur d'un pollen déterminé).
La propolis
La propolis recueillie dans la ruche contient principalement des résines et baumes (50 à 55%), de la cire (30 à 40%), des huiles volatiles ou essentielles (5 à 10 %) du pollen (5%) et des matières autres (5%).
Mais la propolis contient également beaucoup d'autres éléments comme des acides organiques, de très nombreux flavonoïdes, des oligo-éléments, de nombreuses vitamines.
La cire
c'est une excrétion produite par huit glandes cirières sous l'abdomen des jeune abeilles. L'abeille a besoin de dix à onze kilos de miel pour produire un kilo de cire. La cire est insoluble dans l'eau et résiste à l'oxydation.
Autrefois on l'utilisait pour fabriquer des chandelles.
On l'utilise encore pour l'entretien du bois.
L'apithérapie
Le miel était beaucoup utilisé autrefois dans les préparations médicinales traditionnelles. Mais avec la médecine récente, il est tombé en désuétude. Depuis quelques années, cependant, certaines vertus thérapeutiques du miel et de la propolis ont été confirmées. De plus, le venin d'abeille, le pollen et la gelée royale sont des produits dont les propriétés ont été découvertes récemment. Mais l'apithérapie reste un secteur marginal.
Les larves d'abeilles
Elles sont riches en protéines (acides aminés élémentaires), se digère facilement si la consommation est usuelle.
Le miel
Le miel contient 304 calories au 100 grammes, soit 0.50 g de protéines et 82.4 g de glucides.
Le miel est composé de glucides (sucres) 70 à 80%, de l'eau (18% environ), des protides (moins de 1%), des sels minéraux, des acides organiques, des vitamines, des lipides, et de nombreux composés organiques complexes, de grains de pollen qui en signent l'origine botanique.
Le miel accélère la cicatrisation des tissus.
Contre-indications : Il est déconseillé de donner du miel à un enfant de moins d'un an, car une bactérie (Clostridium botulinum) qui n'affecte pas ou peu les adultes ou les enfants plus âgés, peut y être présente.
Toxicité : Les miels de certaines régions du monde peuvent selon la flore butinée par les abeilles se révéler toxiques lors de leurs ingestions par l'homme. Des accidents rares, liés à leurs consommations ont été rapportés depuis l'Antiquité. Ils sont dus à la présence d'andrométoxine, toxine issue du nectar de certaines variétés d'azalées, de kalmias.